Michel Aoun «Beyrouth blessée et le Liban tout entier saluent l’élan fraternel de la France»

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Après la double explosion qui a ravagé Beyrouth le 4 août, le soutien immédiat de la France au pays du Cèdre et sa sollicitude, manifestés par le chef de l’État français lui-même, ont fait chaud au cœur et offert de l’espoir aux Libanais endeuillés et accablés, souligne le président de la République libanaise.
 
Après la double explosion qui a ravagé Beyrouth le 4 août, le soutien immédiat de la France au pays du Cèdre et sa sollicitude, manifestés par le chef de l’État français lui-même, ont fait chaud au cœur et offert de l’espoir aux Libanais endeuillés et accablés, souligne le président de la République libanaise.
 
Une fois encore, la France mérite la gratitude du Liban et de son peuple. D’un seul mouvement, c’est toute la France, le Président Emmanuel Macron en tête, qui a volé au secours de Beyrouth dévastée et de sa population meurtrie et sous le choc. En témoignent, à la fois, l’aide humanitaire massive acheminée dès le lendemain de la tragique explosion et la participation des experts français, aux côtés des équipes libanaises et d’autres spécialistes internationaux, à l’enquête judiciaire et technique.
 
C’est aussi en grande partie grâce à la France, respectueuse de notre souveraineté, soucieuse de notre unité et de notre bien-être, qu’une conférence internationale des donateurs dédiée au secours de Beyrouth a pu avoir lieu avec une large participation.
 
Nos modes de pensée, nos méthodes d’action et nos vieux réflexes, devenus inadaptés et en décalage avec les attentes de la population, devront être modifiés
 
Dans ces moments douloureux que nous traversons depuis le 4 août 2020, je salue la résilience du peuple libanais qui a fait preuve d’une solidarité exemplaire et d’une détermination sans faille en face de l’adversité. Mus par le sens du partage et le don de soi, les Libanaises et les Libanais, qui n’ont pas fini d’accueillir sur leur territoire plus de deux millions de réfugiés et de déplacés, ont témoigné de leur volonté de croire en un avenir meilleur.
 
Je comprends les souffrances et les douleurs de celles et ceux qui ont perdu des êtres chers, des proches et des amis. Je suis conscient de l’angoisse de celles et ceux qui ont tout perdu et qui craignent pour leur subsistance ainsi que pour celle de leurs familles. Je m’engage à veiller à ce que l’enquête aboutisse, dans le respect des lois, et que tous les responsables, quels que soient leurs rôles ou leurs grades, soient jugés pour leurs actes.
 
Je suis sensible à ce vent de protestation qui secoue le pays depuis des mois. La colère n’en finit pas de gronder contre la classe dirigeante libanaise dans toutes ses composantes, car, depuis la fin de la guerre civile, elle a failli à sa mission et n’a pas été à la hauteur des aspirations de son peuple.
 
Ces derniers mois, de multiples cataclysmes ont révélé les défaillances de nos systèmes politique, juridique, financier et administratif. Ces secteurs doivent être réformés en profondeur, pour être, enfin, en mesure de redresser le pays et de répondre aux gigantesques défis qui se dressent devant nous.
 
Je suis déterminé à œuvrer dans ce sens durant la période restante de mon mandat. Et pour que mes efforts ne demeurent pas lettre morte, le prochain gouvernement et son chef devront se mettre au diapason. Tous ensemble nous devrons œuvrer d’arrache-pied sur la voie du redressement de notre économie et de notre société. Nos modes de pensée, nos méthodes d’action et nos vieux réflexes, devenus inadaptés et en décalage avec les attentes de la population, devront être modifiés.
 
La réhabilitation des zones sinistrées par l’explosion du 4 août nécessite des actions humanitaires immédiates et la mise en place de soutiens aux secteurs de l’éducation et de la santé ainsi que des efforts pour la préservation de notre patrimoine culturel et architectural. Au-delà, je considère que les chantiers les plus urgents sont ceux liés à la lutte contre la corruption, à la transparence de notre vie publique et à l’assainissement de nos finances.
 
C’est en regardant vers l’avenir, que je recevrai le 1er septembre le Président Emmanuel Macron pour marquer, ensemble, le centenaire de la proclamation du Grand Liban
Les audits judiciaire et comptable de la banque centrale du Liban et des institutions publiques devront élucider les dysfonctionnements de notre système monétaire. La restructuration de notre secteur bancaire devra suivre. La réforme du secteur de l’énergie, et notamment de celui de l’électricité, nous libérera du joug des importateurs d’hydrocarbures. Les lois garantissant une justice indépendante et permettant de lutter efficacement contre la corruption devront être votées et le prochain gouvernement sera missionné pour veiller à leur mise en œuvre rapide. J’irai jusqu’au bout dans la lutte contre la corruption. Tous les responsables devront répondre de leurs agissements. La justice tranchera. Il n’y aura ni concession ni exception.
 
Mon engagement à exécuter ces réformes va de pair avec le serment que j’ai prêté de sauvegarder l’unité du Liban et de préserver sa souveraineté et son indépendance, notamment face aux menaces que représentent l’hydre terroriste et les convoitises des voisins.
Ce sont dans ces moments historiques, véritables marqueurs dans l’histoire des nations, que la fraternité et l’amitié reprennent leurs droits. Et c’est en regardant vers l’avenir que je recevrai le 1er septembre prochain le Président Emmanuel Macron pour marquer, ensemble, le centenaire de la proclamation du Grand Liban, pour renouveler les vœux de fraternité entre nos deux nations et pour poser les jalons du deuxième centenaire du Liban, la terre du miel et de l’encens.

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